« Les profits d'aujourd'hui sont les investissements de demain et les emplois d'après-demain» (H. Schmidt). On pourrait détourner cet adage en disant que les pays pauvres d'aujourd'hui sont les marchés de demain et les emplois d'après-demain.
Face à la persistance de la pauvreté dans les pays en développement, un nouvel ensemble d'idées vient bousculer la manière d'analyser les perspectives de développement économique et social des personnes vivant dans ces pays. Plutôt que de voir le développement des PED comme conditionné à une aide de la part d'anciennes puissances coloniales, soucieuses à la fois de réparer les erreurs commises pendant la colonisation et de garder leurs relations économiques privilégiées et leur main-mise sur les ressources de ces pays, ou de voir les ONG comme des faiseuses de miracles qui luttent vaillamment pour sauver les pauvres de la famine et de la misère, cette démarche vise enfin à intégrer l'entreprise au cœur des stratégies de développement des PED.
Le nombre de pauvres à travers le monde varie bien sur selon les conceptions de la pauvreté. Dans tous les cas, on peut dire sans citer de chiffres précis qui serait dans tous les cas inexacts, que plus d'un milliard de personnes dans le monde n'ont pas accès à ce que l'on considère comme des biens élémentaires: nourriture, eau, énergie...
Tous ces gens considérés comme pauvres, que ce soit une pauvreté monétaire ou sociale, sont aujourd'hui exclus de l'économie mondiale, et bien souvent de leur économie nationale. Parce qu'ayant de faibles revenus, on les considère comme mineurs dans les actions économiques de consommation, de production, ou bien encore d'épargne et d'investissement. Cependant, ils ne doivent pas être exclus du système économique formel. Ils expriment des besoins de consommation, et ont aussi un fort potentiel de production et d'innovation. Bien souvent, leurs capacités entrepreunariales sont ignorées alors qu'elles sont ingénieuses et fréquemment novatrices. Le potentiel que représente ces marchés des pauvres est présenté comme énorme, et constitue une opportunité pour tous les acteurs économiques intéressés par une expansion dans ces pays et pour tous les acteurs du développement.
Ils sont de plus en plus nombreux, bailleurs de fonds, business locaux ou grandes firmes multinationales, à se rendre compte de ce potentiel largement inexploités à ce jour: FMN comme Danone ou Orange-France Télécom, compagnies de dimension plus petite comme Vidagaz (fourniture de GPL) au Mozambique ou K-Rep (services de microfinance) au Kenya ....Tous ont décidé d'étendre leurs activités à ces nouveaux marchés, en leur consacrant des ressources, humaines comme financières, et en acceptant de revoir certains de leurs acquis et process en matière de marketing, de distribution, de communication.
Le marché des pauvres sera l'objet de ce blog: décortiqué, analysé, il s'agira de comprendre comment ces marchés peuvent fonctionner, d'expliquer pourquoi ils sont intéressants pour les FMNs comme pour les entrepreneurs sociaux, mais aussi d'aller au-delà en développant une nouvelle vision du développement des PED, basée non plus seulement sur une assistance aux plus pauvres, mais surtout sur une inclusion des dits pauvres dans les stratégies qui leur permettront d'accéder au bien-être auquel ils aspirent.
Pour faire le tour de la question, ce blog propose plusieurs rubriques que vous trouverez sur la droite.
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