Compte tenu du potentiel que représente le marché des pauvres, il est légitime de se demander pourquoi il n'y a pas d'ors et déjà beaucoup d'entreprises implantés ou ciblant ces marchés. En fait, les conditions idéales caractérisant le marché des pauvres ne sont souvent pas réunis, et opérer dans ce genre de contexte peut s'avérer coûteux, difficile voire risqué. Que ce soit dans les bidonvilles ou les villages ruraux, les pré-requis macroéconomiques nécessaires à l'implantation d'une activité économique ne sont pas réunis.
Le PNUD, dans son rapport « les entreprises face aux défis de la pauvreté: des stratégies gagnantes » mais en lumière 5 obstacles au développement de l'activité entrepreunariale dans des marchés dits pauvres:
Le PNUD, dans son rapport « les entreprises face aux défis de la pauvreté: des stratégies gagnantes » mais en lumière 5 obstacles au développement de l'activité entrepreunariale dans des marchés dits pauvres:
- le manque d'information sur le marché: les entreprises connaissent mal les populations pauvres, leurs besoins, leurs préférences, leur pouvoir d'achat...
- l'inefficacité du cadre réglementaire: ignorance des règles, non respect des contrats...le droit est bien souvent absent de ces marchés informels
- l'inadéquation des infrastructures matérielles: absence de route, de réseaux d'électricité, d'eau...difficile d'opérer dans des environnements qui ne disposent pas des infrastructures indispensables à une activité économique
- le manque de connaissances et de compétences: le manque d'éducation, de formation et de qualification parmi les pauvres freinent souvent l'emploi et la consommation locales
- un accès restreint aux produits et services financiers: pas de crédit pour financer leurs investissements, pas d'assurance pour se prémunir des coups durs sur leur activité; la non- bancarisation des personnes à faibles revenus limite l'accroissement de l'activité économique et l'accès aux ressources de base.
Outre ces obstacles structurels, les forts coûts d'investissement demandés aux entreprises pour s'imposer sur ces marchés, ainsi que les faibles perspectives de rentabilité à court terme freinent l'attrait pour le marché des pauvres.
L'importance des coûts d'investissement peut être liée à:
- des risques financiers forts ( générés par l'instabilité politique par exemple)
- la faiblesse du tissu économique local qui ralentit la création de l'activité
- des démarches d'éducation et de formation souvent longues et couteuses.
Les obstacles, à la fois macro et micro-économiques, sont donc nombreux et bien souvent dissuasifs. La solution pour l'entreprise passerait par le tissage d'un réseau de partenaires pouvant chacun apporter leurs compétences sur un problème spécifique. Ces partenariats sont d'ailleurs souvent présentés comme vitaux pour le succès d'une démarche à destination des pauvres.
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